Toutes les entreprises doivent être enregistrées au Guichet unique de création d'entreprises, situé au niveau de l'Agence de promotion des investissements (API). La présence physique des actionnaires est requise sauf sur présentation d'une procuration notariée. La procédure dure moins de 24 heures. A la fin de celle-ci, l'API remet à l'investisseur les statuts-types de sa société, le registre de commerce ainsi que le numéro d'identification fiscal.
Les types de sociétés qui peuvent être créées sont :
La procédure de création de société est la même pour les investisseurs locaux ou étrangers.
Documents utiles | Arrêté portant création du Guichet unique |
Institutions compétentes | API Burundi |
Selon le Code des investissements de 2008, les investisseurs ne sont pas soumis à l'obtention d'un certificat d'investissement. L'entrée et l'établissement d'investissements étrangers ne comprend ni condition ni restriction particulière.
Malgré le maintien de fait de monopoles d'Etat, tous les secteurs économiques sont théoriquement ouverts aux investissements étrangers.
Documents utiles | Code des investissements 2008 |
Les opérateurs privés saluent les récentes réformes législatives simplifiant les procédures de création d'entreprise, ainsi que l'ouverture d'un guichet unique au niveau de l'API.
Si celui-ci permet désormais d'effectuer rapidement les démarches de création d'entreprise auprès de représentants de l'administration fiscale et du tribunal de commerce, il ne constitue néanmoins pas un interlocuteur unique pour entrepreneurs, qui doivent toujours se rendre auprès des différentes administrations et guichets compétents pour effecteur les démarches concernant, entre autres, les permis de construction, les visas de travailleurs étrangers ou encore la sécurité sociale.
Selon le FMI, la population totale du Burundi était de 8,6 millions, avec un taux de croissance démographique de 2,4%. Les deux-tiers de la population ont moins de 25 ans. Compte tenu de la faible superficie du pays, la densité moyenne de la population est assez élevée, à environ 315 habitants par km². D'après la Banque mondiale, neuf dixièmes de la population vivent en milieu rural.
Depuis la fin de la guerre civile, qui a eu pour conséquence un exode important de la main d'œuvre qualifiée, un investissement limité et un secteur éducatif sinistré, d'importants efforts ont été menés pour accroître la scolarisation et l'alphabétisation de la population, y compris par la gratuité de l'éducation primaire instaurée en 2005. En plus du français et du kirundi, l'anglais et le kiswahili (langue véhiculaire régionale) sont enseignés en école primaire depuis l'intégration du Burundi à l'EAC.
Il existe également à Bujumbura une école française et une école belge.
En matière d'enseignement supérieur, l'essentiel des établissements sont situés à Bujumbura. La principale université est l'Université du Burundi, seule université publique, qui propose des formations dans 13 filières (facultés et instituts), notamment en droit, économie, commerce, sciences, médecine, ou encore agriculture. Les autres principaux établissements sont l'Université Lumière, l'Université du Lac Tanganyika, l'Université Espoir d'Afrique et l'Université Internationale du Leadership.
Les taux minimums de salaires sont fixés par ordonnances ministérielles et par conventions collectives.
Les fourchettes de salaires mensuels ci-dessous ont été estimées par des responsables d'entreprises installées au Burundi et sont données à titre indicatif pour certains types de postes.
Unité | Valeur | Année | Commentaire | |
---|---|---|---|---|
Directeur senior | USD | 2000-3000 | 2013 | par mois |
Directeur intermédiaire | USD | 600-1200 | 2013 | par mois |
Ingénieur | USD | 500-650 | 2013 | par mois |
Jeune diplômé | USD | 250-500 | 2013 | par mois |
Assistant administratif | USD | 250-400 | 2013 | par mois |
Technicien qualifié | USD | 150-250 | 2013 | par mois |
Vendeur | USD | 100-200 | 2013 | par mois |
Chauffeur | USD | 100-200 | 2013 | par mois |
Gardien de sécurité | USD | 50-150 | 2013 | par mois |
Travailleur non qualifié | USD | 30-60 | 2013 | par mois |
Les employeurs et les employés paient des cotisations sociales auprès de l'Institut National de Sécurité Sociale (INSS), que le contrat de travail soit à durée déterminée ou indéterminée et que le travailleur soit national ou étranger. La part salariale est prélevée directement sur le salaire de l'employé, tandis que la part patronale est due par l'employeur. Les montant des cotisations est calculé aux taux indiqués dans le tableau ci-dessous.
Les cotisations versées à l'INSS sont affectées aux branches suivantes :
L'assurance maladie est privée : c'est à l'employeur de contracter obligatoirement une assurance maladie auprès d'une compagnie d'assurance de son choix.
Il n'existe pas de branche chômage et de cotisations associées.
Types de cotisations | Cotisations mensuelles de l'employé | Cotisations mensuelles de l'employeur |
---|---|---|
Pension : salaire < 450 000 BIF | 4% du salaire brut | 6% du salaire brut |
Pension : salaire >= 450 000 BIF | 4% de 450 000 BIF | 6% de 450 000 BIF |
Risques professionnels | aucune | 80.000 BIF |
Institutions compétentes | INSS |
Les contrats de travail sont conclus librement et sans autorisation préalable ; ils peuvent être établis par écrit ou oralement. L'âge légal du travail est de 16 ans. Des droits syndicaux sont garantiés aux travailleurs salariés. Par ailleurs, les travailleurs étrangers disposent des mêmes droits que les travailleurs nationaux.
Les employeurs ont l'obligation de s'affilier à une assurance maladie.
La durée légale du travail, hors heures supplémentaires, est de huit heures par jour et de quarante heures par semaine, avec un repos hebdomadaire d'au moins un jour (en principe le dimanche). Les salariés bénéficient de congés d'au moins 1 jour 2/3 par mois (20 jours par an).
Les types de contrats de travail sont les suivants :
Documents utiles | Code du travail |
Les contrats à durée indéterminée peuvent être résiliés par l'employeur ou l'employé avec préavis. En cas de licenciement, la durée du préavis, établie par conventions collectives, et est au minimum de 1 à 3 mois selon l'ancienneté de service du salarié. La durée du préavis donné par le salarié est de moitié celle du préavis prévu pour l'employeur. En ce qui concerne les contrats à durée déterminée, la résiliation unilatérale du contrat, par l'employeur ou le salarié, avant son échéance ouvre droit au versement de dommages et intérêts à la partie lésée. Les contrats à durée déterminée ou indéterminée peuvent être résiliés par l'employeur sans préavis et sans indemnités en cas de faute lourde du salarié.
En cas de licenciement sans faute lourde, le travailleur bénéficie d'une indemnité de licenciement versée par l'employeur. D'après l'article 60 du Code du travail, le montant de cette indemnité, fixé par les conventions collectives, ne peut être inférieur à :
Ces indemnités s'ajoutent aux éventuelles indemnités de préavis (en cas de préavis non respecté) et aux éventuels dommages et intérêts dus.
Documents utiles | Code du travail |
Les travailleurs étrangers régulièrement embauchés jouissent des mêmes droits que les travailleurs nationaux et sont soumis aux mêmes obligations, conformément aux dispositions du Code du travail.
L'emploi de personnel expatrié est libre, sous condition de l'obtention d'un permis de travail (voir ci-dessous). Les travailleurs étrangers n'ont néanmoins pas accès aux emplois du secteur public. Il n'existe pas de quota maximal d'employés étrangers dans les entreprises.
L'obtention d'un visa de séjour s'effectue dans toute ambassade du Burundi ou à l'aéroport de Bujumbura. Pour les personnes déjà sur le territoire, les démarches sont faites directement auprès de la Police de l'Air des Frontières et des Étrangers (PAFE). Différents visas peuvent être obtenus :
Tout étranger régulièrement embauché au Burundi doit être en possession d'un permis de travail. Ce document est obtenu au bureau de l'immigration. La procédure est la suivante :
Documents utiles | Code du travail |
Institutions compétentes | PAFE |
Le faible coût du travail représente pour les investisseurs un important avantage comparatif du Burundi dans la région. La main d'œuvre est également jugée compétente et fiable. En matière de formation, il existe une offre excessive d'universitaires, tels que des gestionnaires et des économistes, mais les employeurs regrettent une disponibilité quasi-nulle de techniciens dans la plupart des domaines.
Pour y faire face, les entreprises s'appuient généralement sur la formation en interne ou font quelques fois appel à des travailleurs étrangers. Le manque de formations techniques de qualité disponibles dans le pays est cité comme le principal problème à ce niveau.
Le taux d'électrification du Burundi est de 4,8% des ménages. Tandis qu'elle est quasi-absente des zones rurales, l'électricité est accessible à environ 40 % des ménages en milieu urbain (essentiellement à Bujumbura). La consommation d'électricité est pour près de la moitié, et de façon croissante, fournie par les importations. La production nationale d'électricité, d'une capacité totale de 45 MW en 2012, est essentiellement assurée par des centrales hydroélectriques, complétées par quelques centrales thermiques.
La fourniture d'électricité souffre d'infrastructures vieillissantes et d'une offre trop faible pour faire face à la demande croissante, générant une instabilité du réseau et de fréquents délestages. En raison du délai nécessaire à la construction et à la mise en service de nouvelles capacités et à l'intensification de la demande, il est attendu un accroissement du déficit énergétique dans les quelques années à venir. Toutefois, celui-ci devrait se résorber autour de 2017 si les investissements prévus sont réalisés.
Il existe un guichet unique pour le raccordement à l'électricité moyenne tension qui rassemble tous les services de la REGIDESO impliqués. Le raccordement est effectué en 35 jours. Les investisseurs sont par ailleurs libres d'acheter des transformateurs, la procédure d'achat de transformateurs et le monopole de la REGIDESO pour leur vente ayant été supprimés.
Unité | Valeur | Année | Commentaire | |
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Electricité | USD | 0.14 | 2013 | 1 KWh de consommation industrielle en journée (moyenne tension) |
Sept burundais sur dix ont accès à l'eau potable, dont 85% des habitants de Bujumbura contre la moitié de la population rurale. Une partie importante de l'approvisionnement en eau provient du lac Tanganyika. La Régideso (Régie de production et de distribution d'eau et d'électricité du Burundi), sous la tutelle du Ministère de l'Énergie et des Mines, est responsable du secteur. L'Agence burundaise de l'hydrolique rurale (AHR), mise en place fin 2011, est pour sa part chargée de développer l'accès à l'eau potable dans les zones rurales.
Les infrastructures de distribution, en partie défaillantes, bénéficient de programmes de réhabilitation, notamment par le NEPAD et la Banque africaine de développement (BAD). La libéralisation du secteur offre également des possibilités d'investissement privé dans ce domaine. Le Code de l'eau de 2012 soumet la production et distribution d'eau potable au régime de concession (Article 95), dont la demande d'attribution doit être déposée auprès du Ministère compétent.
Unité | Valeur | Année | Commentaire | |
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Eau | USD | 0.39 | 2013 | 1 m³ de consommation industrielle |
Documents utiles | Code de l'eau (2012) |
Le secteur de la téléphonie a été libéralisé dès 1997. Alors que l'opérateur historique, Onatel, détient le monopole de la téléphonie fixe filaire, le Burundi compte cinq opérateurs de téléphonie mobile (U-Com, Onatel, Econet, Africell, et Lacell). Ce nombre élevé d'opérateurs privés génère une concurrence importante et des prix de communication relativement bas.
En 2011, le pays comptait 22 abonnements de téléphonie mobile pour 100 habitants (Banque mondiale). Néanmoins, avec le développement du réseau, la croissance de l'accès à la téléphonie est très forte, ce qui devrait permettre à près de la moitié de la population de disposer d'une ligne mobile en 2015. L'accès à la téléphonie fixe est quant à elle essentiellement limitée aux zones urbaines.
Unité | Valeur | Année | Commentaire | |
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Appel international ligne fixe | USD | 0.18 | 2013 | 1 minute |
Appel national ligne fixe | USD | 2013 | 1 minute | |
Appel international mobile | USD | 0.12-0.32 | 2013 | 1 minute |
Appel régional mobile | USD | 0.12 | 2013 | 1 minute |
Appel national mobile | USD | 0.06 | 2013 | 1 minute |
L'accès à internet est encore relativement difficile dans la capitale, et très limité en dehors. L'autorité de régulation compte 6 fournisseurs d'accès, qui correspondent en grande partie aux opérateurs de téléphonie mobile, l'essentiel de l'accès à internet étant fourni par le réseau 3G de deux opérateurs.
Le Burundi connaît cependant depuis 2011 d'importants travaux d'interconnexion avec le réseau de fibre optique est-africain EASSy grâce à l'installation d'un cable de 1300 km. Cela devrait permettre de faire évoluer rapidement l'offre et les débits disponibles dans le pays, mais également de réduire fortement les prix. Bujumbura et chacune des 17 provinces du pays seront couvertes par le cable. Le service, particulièrement attendu par les opérateurs privés, devrait être progressivement disponible à partir de juillet 2013.
Unité | Valeur | Année | Commentaire | |
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Internet haut-débit | USD | 500 | 2013 | 256 kbps illimité (dédiée) par mois |
En 2012, le
Burundi dispose d’un réseau routier de 7 059 km (dont 1 414 km bitumés) et de 7 310 km de pistes rurales. La qualité du réseau routier est inégale mais globalement satisfaisante. Un programme de bitumage et de désenclavement se poursuit sur le réseau national, ainsi que l'extension de la voirie urbaine des principales villes. Néanmoins, les besoins de développement et d'amélioration du réseau restent importants, et offrent de réelles opportunités d'investissement.
Par ailleurs l'EAC a initié un projet de réseau routier régional visant à faciliter l'intégration des pays membres. Celui-ci se compose de cinq corridors: Mombasa - Malaba - Katuna, reliant la côte kenyane à l'Ouganda et au Rwanda (corridor 1) ; Dar-Es-Salaam - Isaka-Masaka, raccordant la côte tanzanienne à l'est et l'Ouganda (corridor 2) ; Biharamulo - Lockichogio, reliant l’est de la Tanzanie, le Kenya, l'Ouganda et le Sud-Soudan (corridor 3) ; Tunduma - Nyakanazi, assurant la connexion entre l'est et le sud de la Tanzanie (corridor 4) ; enfin, Tunduma - Namanga - Moyale, reliant le sud de la Tanzanie, le Kenya et l'Ethiopie (corridor 5).
La participation du Burundi dans ce réseau routier régional est importante pour le pays, en particulier pour les corridors 1, 2 et 4 : le premier permettra de rejoindre le port de Mombasa via le Rwanda, le second donnera un accès direct à Dar-Es-Salaam et le quatrième permettra d'atteindre le sud de la Tanzanie et l'Afrique australe en longeant le lac Tanganyika.
Le Burundi ne dispose d'aucune infrastructure ferroviaire, bien qu'il existe des propositions pour relier le Burundi aux pays voisins par chemin de fer.
L'aéroport de Bujumbura est le principal aéroport et le seul aéroport international du pays. Il est desservi par les compagnies suivantes : Kenya Airways, Ethiopian Airlines, SN Brussels, South Africa Airlines, Air Uganda, Rwandair Express, China Postal Airlines. Ces liaisons permettent notamment un bon accès à l'Europe et de très fréquentes connexions régionales.
Le Burundi, sans accès à la mer, possède un port sur le lac Tanganyika, le port de
Bujumbura. Celui-ci occupe une position stratégique pour l'économie
du Burundi puisque plus de trois quart des échanges internationaux du
pays y transitent. Il permet en particulier de réaliser des échanges avec l'Afrique australe, la République Démocratique du Congo ou encore la Tanzanie. Le port tanzanien de Kigoma, sur le lac Tanganyika, étant relié au port de Dar-Es-Salaam par chemin de fer, une partie des marchandises internationales en provenance ou à destination du Burundi empruntent cet itinéraire.
Unité | Valeur | Année | Commentaire | |
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Transport de marchandises | USD | 5350-5500 | 2013 | conteneur de 40' depuis le principal port maritime utilisé (domestique ou étranger) jusqu'à la principale ville |
Unité | Valeur | Année | Commentaire | |
---|---|---|---|---|
Diesel | USD | 1,38 | 2013 | 1 litre |
Essence | USD | 1,38 | 2013 | 1 litre |
Bouteille de gaz | USD | 43,20 | 2013 | 15 kg, hors coût de la bouteille |
Coca-cola | USD | 3,90 | 2013 | bouteille plastique 50 cl |
Bière d'importation | USD | 3,20 | 2013 | 33 cl |
Bière locale | USD | 0,50 | 2013 | 33 cl |
Eau en bouteille | USD | 0,60 | 2013 | 1,5 litre |
Riz | USD | 2,00 | 2013 | 1 kg |
Farine de blé | USD | 1,60 | 2013 | 1 kg |
Farine de maïs | USD | 1,00 | 2013 | 1 kg |
Sucre | USD | 1,30 | 2013 | 1 kg |
Poulet entier | USD | 5,40 | 2013 | 1 kg |
Boeuf haché | USD | 4,50 | 2013 | 1 kg |
Papier | USD | 6,40 | 2013 | 500 feuilles A4 standard |
Ciment | USD | 7,80 | 2013 | sac de 25 kg |
Hôtel 3 étoiles | USD | 80-100 | 2013 | Chambre standard avec petit-déjeuner dans principale ville |
Hôtel 4 étoiles | USD | 100-190 | 2013 | Chambre standard avec petit-déjeuner dans principale ville |
Hôtel 5 étoiles | USD | - | 2013 | Chambre standard avec petit-déjeuner dans principale ville |
Taxi | USD | 1,90 | 2013 | Trajet simple en ville |
Le coût et la fiabilité de l'électricité sont parmi les principaux problèmes relevés par les investisseurs. Les nombreux délestages quotidiens liés à l'insuffisance des capacités de production électrique et à la croissance rapide de la demande en énergie génèrent des surcoûts pour les entreprises, qui s'équipent généralement en groupes électrogènes (chers en carburant et en entretien) et doivent investir dans des stabilisateurs de tension. Les investissements publics prévus dans ce secteur sont attendus avec intérêt. La fourniture d'eau courante est satisfaisante, malgré quelques problèmes relevés de pression non constante qui peuvent nécessiter l'acquisition de groupes de pressurisation.
Le réseau téléphonique est jugé bon et les prix compétitifs grâce à la présence de cinq opérateurs. Les travaux d'installation de la fibre optique pour l'accès à internet sont également accueillis comme une excellente nouvelle.
D'après les investisseurs, les routes des grands axes sont satisfaisantes. Néanmoins, il est rapporté par les entreprises que le manque de transporteurs dans le pays les conduit à assurer elles-mêmes le transport de leurs marchandises ou à faire appel aux transporteurs des pays voisins traversés.
Les règles en matière foncière sont définies par le Code foncier, révisé par la loi No. 1/13 du 9 août 2011.
Le Code foncier définit trois types de terres :
Les terres sont caractérisées par leur fonction (agricole, industrielle, commerciale, résidentielle, etc.) ainsi que par leur caractère urbain ou rural, selon les périmètres fixés par décrets. De plus, les terres relevant d'aires protégées sont soumises à un régime particulier.
Les personnes physiques et morales étrangères bénéfient en principe des mêmes droits que les personnes nationales, avec toutefois deux exceptions. Elles ne peuvent tout d'abord pas obtenir la pleine propriété de terres à usage agricole ou d'élevage. Par ailleurs, les droits garantis par le Code ne sont pas applicables aux personnes étrangères dont le pays de nationalité prévoit des règles moins favorables aux nationaux burundais. Les personnes étrangères peuvent, en revanche, bénéficier de cessions et de concessions de terres domaniales dans les mêmes conditions que les nationaux.
Documents utiles | Code foncier |
Le droit de propriété foncière est établi sur demande de la personnes physique ou morale souhaitant se faire reconnaître ce droit. La requête est adressée au Conservateur des titres fonciers (il existe un Conservateur des titres fonciers par province), lequel reconnaît et délimite la propriété par enquête foncière, puis enregistre le droit de propriété correspondant au registre foncier. Le titre foncier est identifié par un numéro d'immatriculation et une copie de l'enregistrement est fournie au propriétaire.
Les recours sont possibles dans une délai de trois mois en général, et de six mois lorsque l'opposition émane d'une personne publique.
Le droit de propriété peut également être reconnu par un certificat foncier établi par le Service foncier communal, reconnaissant "une emprise personnelle ou collective, permanente et durable" sur le terrain (art. 313 du Code foncier).
L'acquisition foncière peut prendre trois formes :
Documents utiles | Manuel de procédures transfert titre de propriété Arrêté Guichet unique transfert de titres de propriété |
A Bujumbura, un périmètre sécurisé comprenant certains quartiers a été établi par les Nations Unies. Il en résulte une importante différence de prix à la vente et à la location entre les bâtiments situés dans cette zone et ceux en-dehors. Les expatriés choisissent essentiellement des logements et des locaux situés dans ce périmètre.
Les prix et loyers indicatifs des maisons et bureaux ci-dessous concernent cette zone, et sont bien inférieurs en-dehors.
Unité | Valeur | Année | Commentaire | |
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Maison non meublée pour expatrié | USD | 1000-2000 | 2013 | 3 pièces avec jardin, dans la principale ville |
Maison meublée pour expatrié | USD | 1500-3000 | 2013 | 3 pièces avec jardin, dans la principale ville |
Commerce sur rue | USD | 15-20 | 2013 | dans la principale ville, par m² |
Bureaux | USD | 10-15 | 2013 | dans la principale ville, par m² |
Entrepôt | USD | 5 | 2013 | à 5 km de la principale ville, par m² |
De façon générale, les conflits fonciers sont résolus par voie judiciaire de droit commun. Il existe une juridiction d'exception, la Commission nationale des terres et autres biens (CNTB), qui n'est toutefois réservée qu'aux cas de spoliation liés à la période de guerre civile, et qui ne peut être saisie pour le règlement de différends fonciers ordinaires.
Le permis de construction s'obtient au Guichet unique de permis de construire (GUPC), situé dans le bâtiment du Ministère des finances (sixième étage). Le processus comprend 7 procédures et prend 51 jours. Le guichet unique comporte les services de la Direction de l'Urbanisme et de l'Habitat, de la Direction des Titres Fonciers, de la Direction du Cadastre National, de la Direction de l'ONATEL (Office National des Télécommunications), de la SETEMU et de la REGIDESO. A la fin de la procédure, le demandeur obtient les documents et licences nécessaires pour la construction, les inspections et les raccordements.
Documents utiles | Arreté Guichet Unique pour le permis de construire Manuel de procédures permis de construire |
Il n'y a pas eu de problème majeur mentionné au niveau du foncier. Les investisseurs peuvent faire face à des différends occasionnels, souvent liés à des titres de propriété contradictoires, mais ceux-ci sont généralement résolus efficacement par la voie judiciaire.
Les investisseurs soulignent la différence importante de loyers qui existe entre les quartiers que recouvre le périmètre de sécurité établi par les Nations Unies, très prisé des expatriés et relativement cher, et les autres quartiers de la capitale, beaucoup moins onéreux mais également moins fréquentés par les expatriés et touristes, notamment dans le secteur de l'hôtellerie.
Base d'imposition | Taux |
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Bénéfices réalisés | 30 % |
Revenus du capital et revenus locatifs | 30 % |
Documents utiles | Loi 1/02 relative aux impôts sur les revenus (24 janvier 2013) |
Institutions compétentes | OBR |
Base d'imposition | Taux |
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1. Revenus d'emploi et bénéfices d'affaires (annuels) : | |
entre 0 et 1 800 000 BIF | 0 % |
entre 1 800 001 et 3 600 000 BIF | 20 % |
> 3 600 000 BIF | 30 % |
2. Revenus du capital (y compris plus-values) | 15 % |
Documents utiles | Loi 1/02 relative aux impôts sur les revenus (24 janvier 2013) Ordonnance modalités de calcul IPR |
Taux | |
---|---|
TVA | 18 % |
Documents utiles | Loi instituant la TVA (2009) Ordonnance TVA (2009) |
La taxe de consommation est prélevée sur la vente de certains biens de consommation et services. Elle est appliquée aussi bien aux importations qu'aux produits fabriqués localement. Pour l'exercice 2013, la taxe touche les boissons alcoolisées et non alcoolisées, le tabac, le sucre, les véhicules de plus de dix ans importés et les communications téléphoniques par GSM, aux taux indiqués ci-dessous. Les dispositions de cette taxe figurent à l'article 23 de la loi budgétaire 2013 (en lien ci-dessous).
La base de la taxe correspond au prix de sortie d'usine des biens produits localement, à la valeur CAF des produits importés et au coût de consommation pour les communication GSM.
Produits | Taux |
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Vins et spiritueux | 70 % |
Tabac | 120 % |
Sucre | 600 BIF/kg |
Bière | 36 000 BIF/Hl |
Eaux minérales et eaux gazéifiées | 10 % |
Limonades, sodas et boissons non alcoolisées | 30 000 BIF/Hl |
Communications téléphoniques GSM | 10 % |
Véhicules d'occasion importés de 10 ans et plus | 1 500 000 BIF/véhicule |
Documents utiles | Loi budgétaire 2013 (hors annexes) |
Les communes ont la possibilité de prélever certaines taxes et redevances propres. Les taxes et redevances pouvant être prélevés par les communes sont déterminés chaque année par le gouvernement ; leur application et leurs taux sont déterminés par les communes.
Documents utiles | Loi portant organisation de l'administration communale |
En tant que membre de l'union douanière de l'EAC, les échanges intra-EAC (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Ouganda) ne sont pas soumis aux droits de douane et les marchandises importées des pays tiers sont soumis au tarif extérieur commun (TEC) de la Communauté. Le TEC comprend trois taux applicables selon la catégorie de marchandises importées (voir ci-dessous). Les demandes d'exonération douanière sont formulées auprès de l'OBR.
Le Burundi appartenant à la zone de libre-échange de la COMESA, les échanges commerciaux avec les autres pays membres de cette organisation sont également exonérés de droits de douane. La CEEAC et la CEPGL, dont le Burundi fait partie, prévoient également l'établissement du libre-échange entre leurs pays membres, mais celui-ci n'est dans les faits pas encore appliqué.
Catégorie | Taux |
---|---|
Matières premières et biens d'équipement | 0 % |
Produits intermédiaires | 10 % |
Biens de consommation | 25 % |
Documents utiles | Nomenclature tarif extérieur commun EAC Code des douanes (2007) |
Le Burundi n'a pas signé de convention bilatérale contre la double-imposition.
La loi de 2013 relative aux impôts sur les revenus (voir plus haut) prévoit toutefois, pour le calcul de l'impôt sur le revenu des personnes physiques ou morales situées au Burundi, la déduction du montant des impôts payés à l'étranger au titre d'un revenu étranger. L'article 14 dispose notamment que "Lorsque, au cours de l'exercice fiscal, un résident perçoit un revenu ou un bénéfice de source étrangère (...), l'impôt payable par ce résident au titre de l'impôt sur le revenu des personnes physiques ou de l'impôt sur les bénéfices des sociétés est diminué d'un montant égal à l'impôt payé ou dû à l'étranger sur ce revenu ou bénéfice."
L'Office Burundais des Recettes (OBR) est le seul organisme au Burundi ayant pour mission la collecte des impôts et autres revenus. Tout paiement d’impôt , taxes , déclarations et autres sont faits dans les bureaux de l'OBR qui sont par ailleurs disséminés un peu partout dans la ville et dans le pays ainsi qu'aux postes frontières.
Institutions compétentes | OBR |
Les investisseurs saluent unanimement la réduction du taux d'imposition des sociétés, de 35% à 30%, permettant un alignement sur les autres pays de la Communauté d'Afrique de l'Est. La réforme et la simplification du système fiscal, notamment en matière d'imposition des revenus, est appréciée. Le passage à un taux unique de TVA de 18% en remplacement des taux différenciés de l'ancienne "taxe sur les transactions" est reconnu utile, bien qu'il représente une légère augmentation du principal taux antérieur.
En matière de droits de douane, le libre-échange avec les pays de l'EAC et du COMESA, de même que l'application du tarif extérieur commun avec les pays tiers sont considérés avantageux. Néanmoins, la superposition de plusieurs marchés communs, et notamment la double appartenance du Burundi à l'EAC et au COMESA, a parfois généré des problèmes d'application des droits de douane. Des difficultés ont également été rapportées pour faire exonérer de droits l'importation de certaines marchandises en provenance de Tanzanie, pour lesquelles un certificat d'origine n'est pas délivré.
Des investisseurs ont également rencontré occasionnellement des difficultés pour faire reconnaître par l'administration fiscale les exonérations qui leur avaient été accordées par l'API. Une certaine instabilité fiscale, avec de fréquentes nouvelles dispositions, est également regrettée.
Les principales garanties prévues en matière de protection de l'investissement figurent dans le Code des investissements de 2008.
L’article 13 du Code des investissements protège les investisseurs contre toute expropriation ou nationalisation des investissements realisés sur son territoire, et contre toute mesure de portée équivalente. Il est prévu que "dans les cas exceptionnels d’expropriation pour cause d’utilité publique, la République du Burundi garantit aux investisseurs une procédure conforme à la loi, accompagnée d'une juste et préalable indemnité et ouverte le cas échéant aux recours judiciaires et à l'arbitrage".
Institutions compétentes | API Burundi |
Le Code des investissements garantit le libre transfert des capitaux étrangers et des revenus après paiement des impôts (article 11), ainsi que celui de la rémunération du capital sous forme de dividendes des entreprises à capitaux étrangers ou mixtes (article 12).
Documents utiles | Code des investissements 2008 |
Le recours aux procédures d'arbitrage est prévu par l'article 17 du Code des investissements. L'investisseur peut choisir entre un recours à un atribitrage institutionnel interne ou un arbitrage institutionnel conforme aux règles établies par le CIRDI.
Il existe un Centre burundais d'arbitrage et de conciliation (CEBAC) de statut privé, garantissant le huis-clos et la résolution des litiges commerciaux et d'affaires en 60 jours maximum. Le CEBAC est néanmoins encore peu utilisé.
Documents utiles | Code des investissements |
Le Burundi a signé des accords bilatéraux sur l'investissement avec l'Allemagne, la Belgique et le Luxembourg, les Comores, le Kenya, Maurice, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Ceux signés avec l'Allemagne, la Belgique et le Luxembourg, Maurice et le Royaume-Uni sont entrés en vigueur.
Documents utiles | Accords bilatéraux sur l'investissement |
Convention établissant l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (1967)
Documents utiles | Convention de l'OMPI |
La Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle (1883) établit des règles de protection de la propriété industrielle en ce qui concerne les brevets, les marques, les dessins industriels, les noms commerciaux, les indications géographiques et la répression de la concurrence déloyale. La convention s'intéresse en particulier au traitement national et au droit de priorité, et fixe un certain nombre de règles communes.
Documents utiles | WIPO Paris Convention |
La propriété industrielle est régie et protégée par la Loi relative à la propriété industrielle au Burundi (2009), disponible ci-dessous. Les demandes de brevets en matière industrielle sont déposées auprès de la Direction de la propriété industrielle du Ministère du commerce et de l'industrie. Les brevets industriels délivrés ont une validité de 20 ans (article 62).
En matière de droits d'auteurs, les œuvres artistiques sont soumises à la Loi 1/021 portant protection du droit d'auteur et des droits voisins (2005). La protection des droits d'auteurs est garantie jusqu'à 50 ans après la mort de l'auteur (ou du dernier co-auteur) (articles 58 et 59). Un Office burundais des droits d'auteur et droits voisins (OBDA) chargé de la protection des droits d'auteurs a été mis en place fin 2011.
La législation en matière de droit de la concurrence est récente. Elle fait l'objet de la Loi portant régime juridique de la concurrence (2010). Celle-ci interdit les pratiques de concurrence déloyale ainsi que les pratiques anticoncurrentielles individuelles (telles que le dumping) ou collectives (ententes, abus de position dominante).
Une Commission de la concurrence (indépendante, composée de représentants de l'administration, du secteur privé et de la société civile) est également prévue par la loi, mais n'est pas encore en place. Celle-ci sera chargée de veiller au respect des règles de concurrence et pourra notamment être saisie par les entreprises sur des affaires liées à des pratiques anti-concurrentielles. Elle sera habilitée à prononcer des sanctions.
Documents utiles | Loi 1/06 du 25 mars 2010 portant régime juridique de la concurrence |
L'économie burundaise est dominée par les secteurs primaire (agriculture, élevage, exploitation forestière) et tertiaire (commerce, télécommunication, transport, hôtellerie). En 2010, selon le rapport annuel de la Banque de la République du Burundi, le secteur agricole représentait 45,8% du PIB contre 16,8% pour le secteur manufacturier et 37,4% pour le secteur des services.
Contribution des secteurs d'activité à la formation du PIB (%)
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2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
Secteur primaire |
43.7 |
46.6 |
45.8 |
45.8 |
Secteur secondaire |
15.3 |
16.5 |
16.8 |
16.8 |
secteur tertiaire |
34.3 |
36.9 |
37.4 |
37.4 |
Source : Rapport de la Banque de la République du Burundi (BRB), 2010
L'essentiel des échanges commerciaux non-régionaux du Burundi transitent par le port de Mombasa (Kenya) et celui de Dar es Salaam (Tanzanie). Avec des exportations limitées et des importations croissantes, la balance commerciale du pays est fortement déficitaire. Néanmoins, bien que le déficit commercial augmente en valeur, sa part relative au PIB est plus stable : après un pic à plus de 35% du PIB en 2007-2008, celle-ci s'est légèrement réduite et représentait 28% du PIB en 2011.
Evolution de la balance commerciale du Burundi (USD courants, millions)
|
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
Importations (dont services) |
569,2 |
677,2 |
609,0 |
740,1 |
786,0 |
Exportations (dont services) |
92,8 |
105,6 |
98,0 |
124,3 |
127,6 |
Balance commerciale (dont services) |
-476,4 | -571,7 |
-511,0 |
-615,7 |
-658,4 |
Source : Banque mondiale (2012), Indicateurs de développement dans le monde
Le pays exporte principalement des produits primaires (essentiellement café et thé, mais également coton) et importe l'essentiel des produits manufacturés, produits semi-finis et biens de production.
Au-delà du marché burundais, les entreprises installées dans le pays peuvent facilement atteindre les autres pays de la région, en particulier les autres membres de la CEA (Kenya, Ouganda, Rwanda et Tanzanie) grâce à la bonne intégration régionale de l'organisation et à l'exonération de droits de douanes appliquée aux marchandises originaires des pays membres (voir "Taxes"). Le Burundi est également membre de la COMESA et bénéficie d'accords commerciaux préférentiels avec l'Union Européenne et les Etats-Unis (voir plus bas).
Le Burundi est membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le Burundi dispose d'un marché national de 8,4 millions d'habitants (2010), avec un PIB par habitant de 271 USD en 2011. Le nombre de consommateur augmente rapidement du fait d'une croissance démographique d'environ 2,4% par an. Par ailleurs, grâce à une croissance économique plus rapide que la croissance démographique, le PIB par tête s'accroît lui aussi à un rythme moyen annuel, certes modéré, de 1,6% entre 2004 et 2011 (en dollars constants). L'essentiel de la population du pays vit en milieu rural.
Sa faible superficie (27 834 km²) et sa densité de population importante (326 habitants/km²) permettent un accès facilité aux consommateurs nationaux en termes de transports et de présence territoriale. Le Burundi, situé entre l'Afrique de l'Est et l'Afrique centrale, ne dispose pas de littoral maritime. Ses pays limitrophes sont le Rwanda au nord, la République Démocratique du Congo à l'ouest, la Tanzanie à l’est.
Le Burundi bénéficie d’accès préférentiels sur certains marchés dans le cadre des accords multilatéraux ou régionaux :
La Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) comprend le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et l'Ouganda. L'appartenance à l'EAC donne accès à un marché commun dont la population s'élève à 138 millions d'habitants et le PIB à 82,1 milliards de dollars.
Tous les biens fabriqués dans un pays membre de l'EAC et vendus dans un autre pays membre sont traités comme s'ils avaient été fabriqués localement, du fait de l'absence de droits de douane internes entre les pays partenaires. Les barrières non tarifaires sont également progressivement supprimées. Les pays membres appliquent un tarif extérieur commun aux biens importés dans l'EAC, afin d'encourager le secteur manufacturier et la transformation des matières premières. Les matières premières et biens d'équipement sont ainsi exonérés de droits de douane, les biens intermédiaires se voient appliquer un taux de 10% et les biens de consommation un taux de 25%.
Les prochaines étapes envisagées sont l'union monétaire et l'établissement d'une fédération politique. L'élargissement est également envisagé. En 2011, le Soudan du Sud, dont le secteur pétrolier est important, s'est porté candidat pour rejoindre l'EAC, sur proposition du Kenya et du Rwanda. La RDC, qui dispose de vastes réserves de minerais, a un statut d'observateur.
Documents utiles | EAC map (UN cartography) |
Le COMESA est un vaste marché commun comprenant 19 pays membres pour une population de 444 millions d'habitants. Une zone de libre-échange a été créé en 2000, réunissant aujourd'hui 15 des 19 pays membres (tous les membres sauf la République Démocratique du Congo, l'Erythrée, l'Ethiopie et les Seychelles). Une union douanière est également prévue dans un futur proche, avec un tarif extérieur commun et l'objectif d'éliminer à terme les barrières quantitatives et non tarifaires pour les biens originaires de la région. En raison des problèmes spécifiques posés par l'appartenance simultanée de certains pays au COMESA et au marché commun de l'EAC, il est probable que les conditions d'une future union douanière du COMESA soient harmonisées avec celles de l'EAC.
Les pays membres sont : le Burundi, les Comores, Djibouti, l'Egypte, l'Ethiopie, l'Erythrée, le Kenya, la Libye, Madagascar, le Malawi, Maurice, l'Ouganda, la République Démocratique du Congo, le Rwanda, les Seychelles, le Soudan, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe.
Grâce à l'initiative Tout sauf les armes (TSA) de l'Union européenne, les pays les moins avancés (PMA) ont un accès libre de droits de douane au marché de l'Union européenne pour toutes les marchandises, à l'exception des armes et munitions.
Les pays en développement bénéficient d'un accès prérérentiel exonéré de droits de douane vers les Etats-Unis pour plus de 5000 marchandises, en vertu du Système généralisé de préférences (SGP). Les marchandises concernées comprennent notamment la plupart des biens manufacturés, de nombreux types de produits chimiques, minerais et pierre de construction, les bijoux, divers types de tapis et certains produits agricoles et de la pêche. En revanche, la plupart des produits textiles et d'habillement, les montres, les chaussures, les sacs à main, sacs de voyage et autres bagages, entre autres, ne sont pas concernés.
En vertu de la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA), les pays d'Afrique subsaharienne bénéficient d'un accès libre de droits de douane aux Etats-Unis pour 1800 produits supplémentaires n'étant pas couverts par le Système général de préférences. Parmi ceux-ci figurent la plupart des produits textiles et d'habillement, les montres, les chaussures, les sacs à main, sacs de voyage et autres bagages. En ce qui concerne l'habillement, il est généralement requis que le textile et le fil soient originaires des pays d'Afrique subsaharienne ou des Etats-Unis.
Kenya Commercial Bank Group (KCB), plus grand groupe financier de l'Afrique de l'Est basé à Nairobi (Kenya) et déjà présent dans quatre autres pays de la région (successivement en Tanzanie, au Soudan du Sud, en Ouganda et au Rwanda), a investi au Burundi en 2012 à hauteur d'environ 8 millions de dollars. L'ouverture d'une filiale dans le pays s'est en particulier justifiée par l'entrée du Burundi dans la Communauté de l'Afrique de l'Est en 2007, dans le but de faciliter le commerce intrarégional. En 2013, KCB emploie au Burundi 43 personnes, dont sept expatriés. Au-delà de ses installations actuelles à Bujumbura, la banque prévoit d'ouvrir deux nouvelles agences courant 2013.
Les dirigeants de la Banque soulignent l'avantage que représente l'investissement au Burundi en termes d'accès aux marchés, à la fois pas son appartenance à l'EAC et par son positionnement central, permettant notamment d'accéder facilement aux marchés congolais et zambiens.
L'économie du Burundi est principalement rurale et repose fortement sur le secteur agricole. Celui-ci représente plus de 90% de la population active et plus de 50% du PIB. Essentiellement vivrière, l'agriculture est également la principale source d'exportation du pays (café et thé).
La stratégie gouvernementale de développement du secteur (« Plan National d'Investissement Agricole 2012-2017 ») est notamment axée sur des mesures de structuration des exploitations, d'amélioration de la productivité, de développement de l'agro-industrie, de renforcement des institutions, de professionnalisation des producteurs et de promotion de l'initiative privée.
Documents utiles | Plan National d'Investissement Agricole. |
Le secteur agricole au Burundi bénéficie de nombreux atouts, parmi lesquels :
• De vastes plaines très fertiles (notamment la plaine de l'Imbo, Moso, Buragane) propices à l'agriculture intensive ;
• Des précipitations environ neuf mois par an ;
• Des possibilité d'irrigation grâce aux lacs artificiels ;
• La possibilité de procéder à deux récoltes par an, permettant une production de plus de 10 tonnes/ha (riz et céréales)
Les principales cultures d'exportation sont le café et, dans une moindre mesure, le thé. Ces deux secteurs sont en cours de privatisation, ce qui ouvre des perspectives intéressantes pour l'investissement étranger, notamment vers l'amélioration de la qualité et de la productivité de la filière. La production et la transformation de thé peuvent par exemple être développées dans le sud du pays, où 4500 ha de terres propices à cette culture sont disponibles. Le secteur du coton, également en cours de privatisation mais dont la production et les exportations ne sont plus aussi importantes que par le passé, offre aussi des possibilités intéressantes de modernisation susceptibles d'en faire à nouveau un produit d'exportation majeur du pays.
En dehors du développement nécessaire de l'agriculture vivrière, les conditions sont également favorables au développement de nouvelles cultures d'exportation à valeur ajoutée importante telles que les avocats les plantes médicinales ou la production d'huiles essentielles. Par ailleurs, aux coûteuses importations de riz, de manioc ou de haricots peut avantageusement se substituer le développement de la production locale.
Les besoins sont par enfin très importants en matière de capacités de stockage, de transformation, de conditionnement, de commercialisation et, pour les exportations, de certification sanitaire.
L’élevage est essentiellement de type traditionnel. Les élevages de plus grande ampleur, extensifs ou intensifs, sont quasi-inexistants. Sont principalement élevés au Burundi des bovins, des caprins, des ovins et des volailles. Les lignes de production animale locales sont notamment axées sur la transformation des produits laitiers, la vente de viande ou encore la production de fumure organique.
La production nationale de viande, lait et oeufs est cependant très insuffisante au regard de la demande nationale, et les besoins croissent rapidement avec la population. D'importantes possibilités de développement de la production existent à ce niveau.
Le lac Tanganyika offre d'importantes possibilités de pêche avec de larges ressources halieutiques. La pêche représente environ 1% du PIB du pays. La consommation annuelle de poisson dans le pays est d'environ 2 kg par habitant.
Le lac Tanganyika est un écosystème pouvant permettre une pêche industrielle, dans lequel évoluent de nombreuses espèces de poissons à forte valeur marchande. Il abrite près de 300 espèces différentes, essentiellement endémiques, dont de nombreux cichlidés.
Le secteur de la pêche est privatisé au Burundi, mais encore peu industrialisé. La pêche artisanale et la pêche traditionnelle y sont dominantes. Le poisson est vendu sur les marchés ruraux frais ou séchés et fumés. Des installation frigorifiques, de stockage et de transport sont disponibles dans le pays, mais peuvent être davantage développées.
Par ailleurs, plusieurs régions sont propices au développement de la pisciculture, aujourd'hui presque inexistante.
Les capacités de production électrique du Burundi sont aujourd'hui très largement insuffisantes au regard des besoins nationaux. Le taux d'électrification du pays est très faible (autour de 4% des ménages, avec près de 40% en milieu urbain, et 1% en milieu rural) et plus de 90% de
l'électricité est consommée à Bujumbura. Le racordement des zones rurales, dans lesquelles les infrastructures de transport d'énergie ont été en grande partie détruites lors de la période de conflit, reste un défi.
Le
potentiel hydroélectrique est estimé à 1700 MW, dont 300 MW sont considérés comme économiquement exploitables. A ce jour, les capacités de production nationale consistent en quelques centrales
hydroélectriques (dont les deux plus importantes, à Mugere et Rwegura, totalisent
30,6 MW), et une centrale thermique de 5 MW. Au total, la capacité
installée atteint environ 45 MW.
Le Burundi reste ainsi fortement dépendant des importations (en particulier des centrales hydroélectriques Rusizi I de 13,3 MW et Rusizi II de 1,71MW, partagées avec le Rwanda et la RDC sur la rivière Rusizi), lesquelles fournissent plus de 40% de la consommation nationale. En 2010, la consommation d'électricité a augmenté de 20%, essentiellement couverte par un accroissement des importations.
Les opportunités dans le secteur de l'énergie hydroélectrique sont :
Les ressources minières du pays sont variées : nickel, phosphates, carbonates, vanadium, calcaire, tourbe. Celles-ci sont essentiellement exploitées de façon artisanale et informelle, les exploitations modernes étant inexistantes. Cette situation est en partie due au manque d'infrastructures, notamment énergétiques, absentes ou détruites au cours de la guerre civile. La crise financière internationale a également eu un impact négatif sur la production minière, qui a fortement diminué en 2009 et 2010 après avoir atteint un pic en 2008.
La structuration et la modernisation du secteur peuvent offrir d'importantes possibilités d'exportation en remplacement des activités artisanales. Une importante valeur ajoutée peut notamment être attendue de l'extraction industrielle du nickel grâce à son cours élevé sur les marchés internationaux. Pour accompagner les investissements dans ce domaine, le gouvernement a mis en place différents dispositifs incitatifs (éxonérations d'impôts) et a révisé le cadre législatif offert par le Code minier. Un nouveau Code minier est par ailleurs à l'étude.
Documents utiles | Code minier et pétrolier |
Les capacités industrielles du Burundi ont été fortement affectées par les nombreuses fermetures qui ont eu lieu durant la période de conflit. Cette situation offre aujourd'hui des possibilités intéressantes de développement de l'initiative privée dans la mesure où le secteur industriel national est encore relativement vierge. Par ailleurs, malgré la présence toujours forte de l'Etat dans le secteur industriel, le gouvernement poursuit un programme de désengagement progressif des industries publiques, dont les opérateurs privés pourront tirer profit.
Parmi les possibilités de développement industriel figurent par exemple :
A la suite de la guerre civile, le secteur du tourisme a connu un net recul à la fois en termes de demande et d’offre. La demande a réellement commencé à augmenter à partir de 2004 grâce à l’amélioration des conditions sécuritaires, et a été suivie par un accroissement des projets touristiques (notamment hoteliers). Le nombre d’arrivées de voyageurs internationaux a ainsi progressivement crû. De 27.000 en 1996, il est ensuite passé de 85 000 en 2003 à 198 000 en 2007. Ces chiffres demeurent toutefois très faibles par rapport à ceux de pays voisins.
En matière de tourisme de loisir, le bord de lac offre d'importantes possibilités d'aménagement touristique, un nombre encore limité (mais croissant) d'établissements se partageant ce secteur. Cela concerne non seulement l'hôtellerie, mais également le tourisme de plage et les sports nautiques. Les infrastructures d'hébergement et de loisir au niveau des parcs nationaux restent également à construire. Avec l'amélioration de la situation sécuritaire dans le pays, l'écotourisme et le tourisme d'aventure offre des possibilités de développement en dehors de Bujumbura. Les offres touristiques de loisir peuvent par ailleurs être intégrées dans des circuits de tourisme régional, permettant par exemple de découvrir les paysages de lacs et de collines qui caractérisent la région.
Le secteur de l’hôtellerie au Burundi est actuellement en plein essor. De nombreux hôtels sont en construction, principalement à Bujumbura. Cette évolution s'accompagne également d'une amélioration de la qualité, avec l'apparition de quelques hôtels de haut standing. Malgré cela, la capacité hôtelière demeure très faible et concentrée dans la capitale : elle comprend 68 hôtels (début 2013), en attente de classification selon les normes de l'EAC.
Enfin, malgré le positionnement régional central du pays, les infrastructures d’accueil de congrès et de conférences internationales sont encore inexistantes et restent à développer.
L'Hôtel du Club du Lac Tanganyika, situé au bord du lac un peu en retrait du centre de Bujumbura, a été acquis par Alfredo Frojo en 1993, peu avant la crise. C'est en 2001, au sortir de la guerre et alors que la situation sécuritaire restait précaire, que cet investisseur et architecte italien a décidé d'engager de larges travaux de reconstruction de l'établissement, que les événements avaient en grande partie réduit à l'état de ruines.
Finalement ouvert en 2006 avec 20 chambres et un personnel essentiellement constitué de travailleurs non-qualifiés et d'ex-combattants reconvertis et formés sur le tas, l'hôtel s'est progressivement agrandi et développé, jusqu'à devenir l'un des hôtels de Bujumbura les plus réputés. Il emploie, en 2013, 220 employés et dispose de 82 chambres ainsi que de nombreuses installations annexes.
Le propriétaire continue d'investir pour développer l'établissement en construisant de nouvelles chambres et des appartements pour la clientèle de longue durée. Le nombre de chambres devrait atteindre 110 courant 2013.
Le secteur des technologies de l'information est un secteur peu exploité malgré les nombreuses potentialités. Presque tous les produits finis sont importés. Il n'existe également pas de centres d'appel. L’expansion du secteur à plus grande échelle rencontre un certain nombre d’obstacles comme le coût élevé des services, la faible couverture géographique de la téléphonie mobile, l’insuffisance des infrastructures et des équipements et la faiblesse de l’expertise nationale. Une politique nationale de développement des technologies de l’information et des télécommunications a été adoptée en 2007 et révisée en 2011 pour compenser ces lacunes, mais n'est pas encore effective.
Par ailleurs, le secteur a été entièrement libéralisé dans le but de favoriser son développement. Enfin, l'installation de la fibre optique devrait offrir de nombreuses opportunités dans le secteur, par exemple au niveau de l'externalisation des processus d'affaires, le développement de centres d'appel pour les entreprises de la région, ou le développement de services en ligne.
La société U-Com Burundi, opérateur téléphonique burundais exploitant la marque Leo, a été acquise en 2007 par le groupe égyptien Orascom Telecom Holdings. Créée en 1993 sous la dénomination Telecel-Burundi par l'entrepreneur rwando-congolais Miko Rwayitare, alors déjà propriétaire d'opérateurs téléphoniques dans de nombreux pays d'Afrique, la société était originellement codétenue par l'opérateur historique public Onatel avant la libéralisation du secteur à partir de 1997.
Depuis son acquisition en 2008 par Telecel Globe, filiale d'Orascom Telecom, U-Com Burundi a connu un développement très rapide grâce aux importants investissements réalisés par le nouveau propriétaire. Avec un rythme d'investissement de plus de 20 millions de dollars par an, l'opérateur est passé d'environ 250 000 abonnés en 2008 à 1,5 millions en 2013. Il détient aujourd'hui plus de la moitié du marché mobile national malgré la présence de quatre réseaux concurrents.
Pour autant, l'entreprise affirme ne pas prévoir de relâcher ses efforts d'investissement dans le pays : avec les trois quarts de la population burundaise n'ayant pas encore accès à la téléphonie mobile, l'entreprise est confiante dans ses perspectives de croissance.
Les opérateurs privés soulignent l'important potentiel d'investissement qu'offre un pays en reconstruction dans la plupart des secteurs. Ils soulignent également que lorsqu'un produit à prix abordable est mis sur le marché, la population burundaise est encline à consommer malgré le revenu par tête limité. Les créneaux considérés comme porteurs sont notamment l'offre de formations techniques (et hôtelière), la production d'énergie hydraulique et solaire, ou encore les possibilités de développement touristique qu'offrent le lac ou les circuits régionaux de découverte.
Nom officiel | République du Burundi |
Superficie | 27 834 km2 |
Capitale | Bujumbura |
Population | 8 800 000 (2008) |
Subdivisions administratives | 17 provinces |
Monnaie locale | Franc Burundais (BIF) |
Taux de change | 1 USD = 1 559,99 BIF |
Langues officielles | Kirundi, Français |
Autres langues nationales | Swahili |
PIB par habitant | 271 USD (Banque mondiale, USD courants, 2011) |